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COMPTE – RENDU CIPAC

Journal de la ffc-r Délégation régionale rhône-Alpes Brèves du CIPAC

Journal de la ffc-r
Délégation régionale rhône-Alpes
Brèves du CIPAC

Certaines façons de théoriser sur le fond des choses nous ont permis d’avoir l’impression un instant de voler vers l’essentiel, de prendre du recul par rapport au quotidien, d’autres théorisations répétitives sur la forme nous ont au contraire conduit à nous sentir un peu « engoncés » dans une position sectaire, comme dans un vêtement trop étroit. Quelle richesse d’élargir le débat et d’entendre et de partager avec d’autres acteurs de la conservation-restauration !!! On se prend même à rêver que les retombées dans la presse puissent avoir des répercussions sur la politique muséale !
Colette Vicat-Blanc

Prendre 2 jours pour assister à un colloque semble toujours difficile pour les indépendants que nous sommes. Tenue par l’engagement (que j’avais pris volontairement), je suis allée au CIPAC alors que, bien entendu, au moment venu, ça tombait mal. J’ai donc assisté à deux tables rondes : l’une sur l’origine du collectionnisme, l’évolution de la splendeur à la magnificence dans le fait du prince, le devoir de restitution du collectionneur envers le public… L’autre sur la conservation restauration, nous engageant à définir notre propre référentiel de compétences, ouvrant une porte sur une évolution possible de notre pratique vers la ré-instauration d’œuvres, questionnant sur le devenir des reliques ou résidus souvent laissés par les artistes après les expositions… J’en suis sortie pleine de questions et de réflexions, ravie d’avoir pris ces deux demi-journée pour réfléchir à notre pratique et à son devenir.
Caroline Snyers
C’est bon de faire cuchon*, mais ça n’avance guère !

Une des tables rondes de jeudi matin avait pour thème « collectionner aujourd’hui, la pression de l’évènement». Les échanges qui s’en sont suivis entre les intervenants, conservateur, professeur, journaliste, collectionneur, consultante, écrivain ont conduit à un pugilat verbal passionné et rafraîchissant.
Le vendredi matin, les « conservateurs-restaurateurs » se sont retrouvés entre eux… pour tourner en rond. Heureusement, Pierre Leveau, professeur qui a mené une réflexion sur notre chère profession a dit que les conservateurs, les restaurateurs, les régisseurs d’œuvres… formaient les acteurs de la conservation-restauration. Voulait-il dire que les restaurateurs se sont emparés du vocable à leur profit ? J’en suis assez d’accord puisque j’ai toujours ressenti un malaise à propos de cette dénomination si peu diplomatique mais si fort anglo-saxonne.

* expression lyonnaise, qui signifie rester entre soi lors d’une réunion, d’une fête sans se mêler aux autres.
Lionel Lefèvre

La période me laissait peu de temps ; j’ai assisté uniquement à la table ronde sur la restauration – merci à Alain Snyers et Pierre Leveau d’avoir défini aussi clairement quels sont les intervenants et les étapes de notre travail, merci aux restaurateurs présents d’être venus témoigner d’une situation qui semble évoluer bien lentement dans notre rapport avec les responsables de collections … La proposition de ré-instauration a donné un petit coup de neuf à tout cela ! Mais tout de même, j’ai été assez déçue de voir dans la salle aussi peu des responsables de collections d’art contemporain de la région… peu de responsables de la région concernés par la conservation-restauration des œuvres d’art, diriez-vous ? mais non, sans doute des personnes submergées en cette période de fin d’année…
Bérengère Chaix

Après la table ronde, qui parfois nous propulsait vers des ciels faits d’esthétique et de phylo, j’ai eu la sensation de retomber dans l’univers si concret, et un peu limité, de notre quotidien de restaurateur.
Dans la salle, surtout des restaurateurs, personne du musée qui nous accueillait, un conservateur de musée, un galeriste et un responsable patrimonial…
Également, on a beaucoup parlé musée. L’art contemporain ne vit-il que grâce aux musées ? Car la conservation-restauration-spectacle (objet de la table ronde ?), je la vis parfois dans des monuments dits historiques. C’est parfois au contact des voisins et des amoureux de ce bâtiment (historique) qu’un chantier peut constituer l’occasion de faire passer un message, fait de passion et de respect pour l’objet, pour le patrimoine, pour le bâtiment. N’en pourrait-il pas être de même sur une sculpture contemporaine, dans la rue ou un centre commercial, hors du musée ?
Emmanuel Desroches

Résumer le CIPAC en quelques phrases me parait être une opération bien complexe au vue des si nombreuses interventions qui ont eu lieu durant ces deux jours. Un congrès bien rempli en effet qui mettait parfois en place cinq tables rondes au même moment!

A travers ces conférences je me suis d’avantage questionné sur la création contemporaine que sur sa conservation et sa restauration. J’ai, entre autre, apprécié d’entendre parler du mécénat d’entreprise et du « Prix Ricard » par la directrice de la Fondation d’entreprise Ricard, de même que des Foires qui diffusent l’art contemporain comme le font les expositions mais qui nous rappellent que l’objet d’art est aussi un objet de commerce.
J’ai aussi été très intéressé par le témoignage de Nathalie Leleu relatant l’achat conjoint de « Five angels for the millenium », une pièce vidéo de Bill Viola, par le MNAM, la Tate et le Whitney. Après cette coacquisition, trois exemplaires (et non éditions!) de l’œuvre unique sont réalisés afin que chacun des musées en conserve une; un « droit de garde » est en même temps établi pour empêcher que l’œuvre ne soit exposée à deux endroits au même moment. Quel devenir pour les fonds de collection puisque les œuvres multimédia entraîne la multiplicité … Les réserves pourrait-elle un jour se compter en méga octets et non plus en m² … ? Et toujours la question de l’authenticité …

Aurélia Catrin

Comme l’a écrit Caroline pour les professionnels que nous sommes il n’est pas toujours aisé de prendre deux jours de notre emploi du temps pour pouvoir assister aux débats. cela a été mon cas et en tant que participante je n’ai pu m’y rendre que le jour de mon intervention. Personnellement je retiendrai du peu que j’ai vu et entendu à l’issue des débats, d’une part un certain enthousiasme à l’idée d’intervenir en tant que restaurateurs sur des oeuvres dites « irrestaurables » parce qu’éphémères via une certaine redéfinition de notre rôle sans pour autant se prendre ni pour des artistes ni se substituer aux conservateurs mais par le biais d’une réflexion propre à ce type de créations bien particulières… d’autre part il a été question à plusieurs reprises, lors de la session plénière, justement de la définition des rôles de chacun et en même temps d’interdisciplinarité: visiblement tous souhaitent travailler main dans la main, mais concrètement quant est-il vraiment? j’aimerai moi aussi me prendre à rêver comme le dit Colette sur un autre propos…
 Anita Durand