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Chartreuse de Pierre Châtel [Vidéo]

Chartreuse de Pierre Châtel [Vidéo]

Chartreuse de Pierre Châtel Restauration d’une carte du 17e siècle 226 X 165 cm

Chartreuse de Pierre Châtel
Restauration d’une carte du 17e siècle
226 X 165 cm



La restauration de la chartreuse de Pierre-Châtel

L’œuvre a été marouflée sur un panneau d’aggloméré et a subi une intervention de restauration de surface dans les années 60. Des surpeints qui recouvraient une large partie du ciel original ont été retrouvés sur la tranche supérieure du panneau. Après l’établissement d’un constat d’état précis et de relevés photographiques, la première partie de l’intervention consiste à dégager la couche picturale originale des ajoûts successifs non originaux dégradés. Des tests physico-chimiques et l’observation sous ultra-violets permet de cerner ces ajoûts : surpeints du ciel, reprises sur le cartel et repeints étendus au centre de la peinture.
L’enlèvement de l’épais vernis épais permet de réduire la tension superficielle qui accentuait les soulèvements en cours. Le réseau de craquelures est irrégulier, extrêmement dense sur la majeure partie de l’œuvre. Les écaillages étendus qui en résultent ont été anciennement largement et grossièrement mastiqués au niveau des zones les plus affectées. Ces mastics débordants doivent être retirés précisément.
Les techniques utilisées ont été mises au point lors de précédentes interventions et adaptées à ce cas précis. Elles font l’objet de réflexions collégiales au sein du groupement de restaurateurs spécialisés qui conduisent ces interventions.
Les repeints et surpeints de nature technique, destinés à masquer lacunes et usures, modifiaient le coloris et le motif d’origine en cernant certains motifs. Après dégagement, la tonalité générale ré-apparait beaucoup plus froide, les accords jaune safran et violet des vêtements des anges viennent réveiller l’harmonie général brune et verte.
Après cette première partie de dégagement, la couche picturale originale est protégée pour permettre l’intervention sur le support. L’opération de démarouflage est très technique, le panneau d’aggloméré est découpé par l’arrière en petits cubes à l’aide d’une scie plongeante à aspiration intégrée, ce travail micro-métrique sur règle de guidage permet une grande précision nécessaire à la préservation de la toile originale. Le panneau rigide peut alors être roulé sur lui-même, la couche de colle étant coupée grâce aux outils utilisés lors du décollage des marqueteries.
L’arrière de la toile remis à jour a été purifié pour mettre en œuvre des traitements de relaxation nécessaires à la remise dans le plan des écaillages. L’enduit cérusé est aminci, égalisé. Les accidents remis à jour sont traités localement par collages fil-à-fils. Les zones fragiles sont soutenues par pose de renforts de toile de verre très fine. La toile ainsi restaurée a ensuite été tendue sur un châssis sur un doublage de soutien à l’aide d’une toile polyester aspect lin.
Après masticage mis à niveau des lacunes profondes, le nouveau vernis de protection non jaunissant est déposé au spalter de manière à nourrir, égaliser et protéger la surface picturale. La réintégration colorée des lacunes mastiquées et des usures gênantes redonne à l’œuvre unité et lisibilité.
Un film de quelques minutes, trace de ces longues interventions minutieuses, est présenté dans la nouvelle galerie des cartes.

Restauration réalisée au 1er semestre 2009 par un groupement de restaurateurs diplômés et habilités :

Gérard Blanc & Jean Perfettini, traitement du support toile & bois
Caroline Snyers et Colette Vicat-Blanc, traitement de la couche picturale